Numéro 2 DE VIGIL'ANSES
Editorial
Le deuxième trimestre de chaque année est classiquement le moment où l’on dispose des données permettant de dresser le bilan de l’activité de l’année précédente. Ce deuxième numéro de Vigil’Anses présente le bilan de deux dispositifs de vigilance réglementaires dont l’Anses a la charge : la nutrivigilance et la pharmacovigilance vétérinaire. Ces deux dispositifs reposent sur des notifications spontanées d’effets indésirables, relatifs à l’utilisation de compléments alimentaires, nouveaux aliments (novel food), aliments enrichis ou destinés à des populations particulières pour le premier, et relatifs à l’usage de médicaments vétérinaires pour le second. Si la pharmacovigilance vétérinaire concerne bien évidemment les effets indésirables liés à l’utilisation du médicament vétérinaire chez l’animal auquel il est destiné, cet article montre que les effets indésirables de ces produits chez l’homme le sont aussi.
Dans ce nouveau numéro de Vigil’Anses, deux articles portent sur le réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (rnv3p), animé par l’Anses. Le bilan 2015 des données enregistrées par les spécialistes des centres de consultation de pathologies professionnelles et de services de santé au travail dans la base nationale est présenté. Ce réseau d’experts vise notamment à détecter des risques professionnels émergents via leur identification par les cliniciens du réseau, la fouille de données de la base du rnv3p, ou la veille documentaire. Dans ce dernier cas, l’objectif est d’agir en prévention primaire (sur les risques) et secondaire (dépistage) sans attendre que les pathologies correspondantes ne soient identifiées sur notre territoire. C’est le cas pour le risque de silicose chez les travailleurs fabriquant des plans de travail en pierre artificielle à haute teneur en quartz comme le montre l’un des articles. L’usage d’autres matériaux à la mode, pour les mêmes applications (surfaces de cuisine, de salles de bains ou de locaux commerciaux), nécessite aussi des précautions d’emploi puisque des pathologies commencent à leur être attribuées.
Le bilan pour l’année 2016 de la surveillance des intoxications par des champignons, effectuée par les Centres antipoison et l’Anses, incitera peut-être les amateurs de cueillette en forêt à la prudence. Les toxicologues des Centres antipoison conseillent de photographier les champignons ramassés avant de les faire cuire et/ou de les consommer. En cas de symptômes survenant dans les heures voire les jours suivant la consommation des champignons, cette photographie aidera les spécialistes à identifier le champignon supposé en cause et à proposer la prise en charge médicale la mieux adaptée.
Enfin, au mois de mars 2017, a été mis en service le portail internet du Ministère de la santé permettant le signalement d’événements sanitaires indésirables. Découvrez ce qu’il apporte aux vigilances de l’Anses et à la santé publique en général.
Juliette Bloch, rédactrice en chef de Vigil’Anses